Présentation de l'éditeur
Les plaisirs de la table, les plaisirs de la chair... Stuart Somerset s'intéresse peu à ces frivolités. Politicien plein d'avenir, il s'occupe de choses sérieuses. Alors pourquoi est-il bouleversé par les petits plats de sa nouvelle cuisinière ? C'est que Verity Durant cuisine avec son âme et son cœur. Et à mesure que ses papilles s'éveillent, Stuart se sent devenir gourmand, sensuel, obsédé par cette mystérieuse magicienne des fourneaux qui, du fin fond de sa cuisine, l'envoûte, le plonge malgré lui dans les affres de la volupté et réveille l'homme qu'il fut jadis : un homme qui, dix ans plus tôt, laissa échapper le bonheur...Une histoire délicieusement sensuelle... à déguster !
Or donc, j’ai voulu me dédouaner de succomber à la tentation de découvrir un recueil de la collection Aventures et passions en décidant de participer au mardi de Stephie.
J’ai d’abord été attirée par la couverture. Cette cascade de groseilles m’a fait de l’œil. Le titre, Délicieuse, m’a interpellé. Je m’attendais à un livre qui volait pas très haut, entrecoupant scène à l’eau de rose et scène coquines, et bien j’ai été agréablement surprise.
Nous sommes en 1892. Verity Durant n’est pas ce qu’on pense d’elle. C’est une jeune femme de 33 ans, qui travaille depuis 10 ans pour Bertram Somerset, qui fut son amant, et qu’elle espérait épouser. Son passé est lourd de secrets, qui ont fait d’elle une jeune fille du monde déchue. C’est une femme forte, qui combat l’adversité avec pugnacité.
Stuart Somerset est le bâtard qui a réussi. Son père l’a reconnu et élevé. Il a bénéficié de la meilleure des éducations et de l’affection de son frère et de son père. Pourtant à la mort de celui-ci, ils se sont déchirés pour l’héritage devant les tribunaux.
Bertram meure subitement à 38 ans, sans héritier direct. Stuart se retrouve donc à la tête de Fairleigh Park.
Dix ans auparavant, il a croisé le chemin de Verity, lors d’une nuit qui a bouleversé leur cœur, où elle garda son anonymat puis s’enfuit.
Sont-ils amenés à se retrouver aussi facilement ? Et bien non. Un des « tours » du livre est que le contact direct entre Verity et Stuart sera tardif dans le livre, et que même à ce moment là, Verity fera en sorte que son visage soit toujours dérobé aux yeux de Stuart.
Il y a des scènes érotiques, mais pas tant que ça. la liaison entre redécouverte des sens par la nourriture et redécouverte de
la sensualité est bien vue.
On fait le parcours du tendre avec deux cœurs brisés par la vie, rendus caustiques, désabusés. Elle transcende sa sensualité, sa tendresse, ses émotions dans une cuisine délectable. Il fait le douloureux chemin vers la paix avec son passé.
Ils se sont aimés 10 ans auparavant et en on tous les deux gardé un souvenir ébloui. Ils retombent amoureux l’un de l’autre sans se voir mais en se comprenant enfin.
A cette histoire fait contrepoint celle que vit la fiancée de Stuart, Lizzie, profondément troublée par le secrétaire de celui-ci, William. Ils ne peuvent se supporter et chacun d’eux cachent aussi leurs secrets.
Oui, c’est ce doux-amer qui sous-tend le livre qui m’a séduite.
Je ne sais si c’est Sherry Thomas ou la collection qui est bonne, donc je vais lire un autre A&P et un autre Sherry Thomas pour me faire une idée !
Un petit extrait pour finir, passage qui se situe au début de l’histoire :
Il n'avait même plus l'excuse d'avoir faim. Le pain beurré l'avait bien calé. Pourtant, il ne pouvait détacher son regard de cette crème d'un brun profond, brillant, dont l'arôme corsé de cacao lui donnait envie de plonger directement la langue au cœur de son onctuosité pour crever la fine pellicule fondante qui la recouvrait.